Un théâtre qui porte une parole critique, prise de conscience des mécanismes du monde actuel, contestataire de l’organisation de l’ordre social, d’analyse des rapports de forces, en résistance à la pensée dominante.

Un théâtre qui met en lumière des situations d’aujourd’hui, par des gens qui partent et qui parlent de leurs réalités concrètes.

Un théâtre dont les lieux sont l’espace public, où se joue un dialogue public, un débat original d’essence démocratique.

Un théâtre qui s’attarde à l’émergence d’une parole et d’un agir collectifs, qui prend le temps dans la construction de cultures.

Un théâtre qui s’attache fondamentalement au processus de création collective plutôt qu’à un produit artistique fini.

Un théâtre qui, de par l’acte de création lui-même, permet à tout un chacun et à tous de déployer un imaginaire, d’envisager d’autres possibles en trouvant des solutions originales à la réalité concrète et par-là, de participer à la modification et à la transformation du monde.

Un théâtre qui dépasse le domaine intrinsèque de l’art pour s’inscrire dans un projet de société plus global

Un théâtre qui travaille non pas à l’intégration des personnes, sous-entendu à l’assimilation à la pensée et à l’ordre social dominant mais bien à l’inclusion des personnes, à la reconnaissance, dans la sphère sociale globale, de leurs différences assurant ainsi leur totale intégrité.

Un théâtre qui travaille avec et à la construction d’un « contre-public », avec un public de minorités culturelles, de cultures minorisées, exclus de fait des lieux dits « Culturels », à la construction d’alternatives, en se réappropriant l’espace public en contestation au monopole des espaces culturels dominants.

Un théâtre qui, pratiquement, s’ancre localement mais se réfléchit aussi mondialement.